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Blog où je vous donne mon avis sur des films, des séries, des livres et des jeux vidéo. N'hésitez pas à réagir et à partager votre opinion dans le respect de tous bien sûr.

Arès de Jean-Patrick Benes : Un film d'anticipation français avec de l'ambition !

Dans un futur proche, l'ordre mondial a changé. Avec ses 10 millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa soeur se fait arrêter et qu'il doit tout mettre en oeuvre pour les sauver : elle et ses filles.

L'affiche d'Arès qui laisse entrapercevoir son univers dystopique !

L'affiche d'Arès qui laisse entrapercevoir son univers dystopique !

Un film de science-fiction français, cela ne pouvait qu'attirer mon attention et globalement j'ai été plutôt satisfait par mon expérience d'Arès. Tout n'est pas parfait et certains points du film m'empêche de le considérer comme un indispensable du genre français, mais une chose est sûre c'est qu'il a de l'ambition. Et rien que pour cela, il mérite qu'on s'y intéresse. L'ambition et la cohérence de l'univers sont les maîtres mots de ce film. Cohérence parce que le film propose un univers d'anticipation crédible, ce n'est pas parce qu'il se passe en 2035 qu'on doit y mettre des hologrammes partout ou des voitures volantes par exemple. Le Paris qui nous est montré est réellement un Paris potentiel, ce qui le rend tangible et concevable pour le spectateur et donc indirectement et inconsciemment l'implique dans le film. Chaque élément futuriste est intégré de manière crédible et cohérente, mais surtout par petite touche ce qui le rend très digeste et donc concevable. On a envie de se promener dans ses quartiers délabrés et sales, découvrir à quel point toute la société a volé en éclat et s'est dégradée. Découvrir comment des panneaux publicitaires ont pu se retrouver sur la Tour Eiffel, comment fonctionne politiquement, socialement cet univers. Alors oui la date de 2035 paraît un peu proche pour la situation décrite, quoi que dans un scénario très pessimiste de l'avenir pas tant que cela, mais c'est du détail tant on sent que cette vision de l'avenir est possible, est déjà en marche d'une certaine manière. J'ai envie d'en savoir toujours plus sur cet univers, sur l'environnement qui entoure les personnages. En fait, j'ai envie d'un jeu vidéo dans ce monde pour m'y promener et m'y immerger encore plus, le Paris futuriste et dystopique n'est pas un décor très courant et à part Remember Me aucun titre ne me vient en tête. Le gros point fort de Arès est indéniablement son univers. 

Ce qui n'est pas forcément le cas du scénario qui ne m'a clairement pas emballé plus que cela. Il n'est pas mauvais, mais il manque de consistance et de profondeur. Je ne me suis jamais senti personnellement impliqué dedans et n'y est jamais trouvé un grand intérêt. Le côté grande entreprise capitaliste très, très méchante avec la population, c'est du déjà vu et rien ne se démarque pour donner une saveur ou même un angle d'approche propre au film. Mon manque d'implication doit aussi grandement provenir du fait qu'on suit un personnage qui ne s'implique jamais dans la révolution qui couve, il reste toujours en marge tentant de survivre comme il peut. Jamais, il n' a une réelle implication sur le monde qui l'entoure et vu qu'il est empathique avec aucun autre personnage, on ne ressent aucun enjeu pour lui. Même avec sa famille, on a plus l'impression que cela gonfle Arès de devoir s'en occuper, impression certainement peu aidé par le jeu de l'acteur l'incarnant. Son retournement de situation et de pensée est très brutale et intervenant en fin de film, cela ne peut pas vraiment impliquer le spectateur, ni même le marquer. Je sais qu'Arès est censé être un anti-héros, mais on peut créer cet archétype de personnage tout en réussissant à le faire apprécier par le spectateur ou au moins à le sentir vraiment impliquer par quelque chose. Ce qui n'est pas le cas d'Arès sur qui tout coule sans l'impacter réellement, mis à part à la fin du film et quand il faut créer le retournement de situation. Globalement, je n'y crois jamais à cette histoire de révolution et je n'arrive pas à m'impliquer dans les enjeux personnels d'Arès. Alors forcément, je ne peux pas être emballé par le scénario proposé.

Bande-annonce d'Arès !

En ce qui concerne les personnages et les acteurs, je retiendrai deux performances : celle d'Ola Rapace (Section Zéro, Wallander : Enquêtes criminelles) dans le rôle d'Arès et Micha Lescot (Saint-Laurent, Le Redoutable) dans celui de Myosotis. Autant Ola Rapace est très bon quand il s'agit d'incarner son personnage froid ou dans la brutalité des combats, autant quand il s'agit de relations plus intimistes par exemple avec ses nièces, ça ne fonctionne vraiment pas. Ce qui joue forcément sur le manque d'empathie envers le personnage comme dit un peu plus haut dans cet avis. Est-ce que c'est dû au fait que l'acteur est suédois et dont le français n'est pas la langue natale et n'arrive donc pas à avoir la subtilité de jeu demandé ? C'est possible, mais dans Section Zéro il ne me semblait qu'il avait ce problème d'interprétation. Par contre Micha Lescot est vraiment excellent dans son rôle et vole la vedette dès qu'il est à l'écran. En réalité, j'ai plus envie de suivre la vie de ce personnage que celle d'Arès. Je suis sûr qu'il y a tellement de choses intéressantes à dire sur sa vie.

En terme de réalisation, le film arrive très bien à restranscrire une dimension de gigantisme à la ville avec notamment ses nombreux buildings et plus particulièrement celle des grandes entreprises pharmaceutiques. J'apprécie beaucoup également le parti pris de faire des combats, des scènes ultra courtes et brutales. Cela me fait penser à de la MMA dont on a poussé les curseurs à fond que cela soit dans la violence ou les impacts physiques. 
Enfin musicalement, le travail de Christophe Julien et Alex Cortés qui accompagne bien l'ambiance du film avec des sonorités qui correspondent très bien à l'idée de ce qu'on fait d'une composition pour un film d'anticipation.

Micha Lescot est vraiment excellent dans son rôle de Myosotis !

Micha Lescot est vraiment excellent dans son rôle de Myosotis !

En conclusion, Arès est un film de science-fiction d'anticipation français qui a de l'ambition. Le film par ses décors nous décrit un univers cohérent, tangible et fascinant. Dommage que ce dernier ne soit pas soutenu par un scénario prenant, ce dernier passant assez au-dessus du spectateur et n'arrive pas à l'impliquer dans sa lutte contre les grandes industries et dans sa révolution des classes. La faute en partie à un acteur principal qui n'arrive pas à être convainquant dans les scènes intimistes. Sans être un film mémorable, juste pour son ambition de faire un film d'anticipation français qui a de la gueule, laissez une chance à Arès !

Ma note : Bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux

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