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Blog où je vous donne mon avis sur des films, des séries, des livres et des jeux vidéo. N'hésitez pas à réagir et à partager votre opinion dans le respect de tous bien sûr.

The Last Girl : Celle qui a tous les dons de Colm McCarthy : Un survival sympa aux airs de Last of Us !

Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière.

Affiche de The Last Girl : Celle qui a tous les dons !

Affiche de The Last Girl : Celle qui a tous les dons !

Si je devais très grossièrement décrire le film, je pourrais dire qu'il est découpé en deux parties distinctes et cela de manière très claire. La première partie du film se déroule dans une base militaire et nous immerge dans son univers et une deuxième partie où par le biais d'un événement on suit un groupe de personnage dans le monde extérieur et qui va tenter d'y survivre. Dans ces deux parties, il y en a une qui m'a vraiment intéressé et immergé dans son propos et une deuxième beaucoup plus classique qui ne restera pas dans les annales, mais néanmoins sympathique. Ce diptyque au sein même du film vient très certainement du fait que l'auteur Mike Carey avait d'abord écrit une nouvelle qui selon Allociné correspond aux dix premières minutes du long-métrage et que par la suite le scénario a été écrit en parallèle du roman. Scénario et roman qui sont écrits par Mike Carey lui-même donc pas d'ingérence ou d'éléments qu'on peut imputer à un studio. C'est vraiment l'auteur qui a fait son propre récit et finalement le verdict c'est qu'il avait une idée-concept excellente, mais que la suite est tombée dans un classicisme pur et simple du genre. 

Clairement, si tout le film avait un scénario se déroulant dans la base et autour des enfants, j'en serais devenu fou amoureux. Cette partie du film est vraiment excellente tout comme la manière très fluide avec laquelle il nous fait découvrir petit à petit l'univers dans lequel on évolue. C'est vraiment par petits morceaux qu'on va comprendre ce qui se passe et comment on en est arrivé là, à ces enfants attachés, emprisonnés et traités comme les pires monstres possibles. Toute cette première partie sans montrer un élément sanglant arrive à dégager une ambiance dérangeante, voire même malsaine avec ce contraste créé par les enfants qui ont tous l'air gentils et attentionnés et la déshumanisation avec laquelle ils sont traités. Il y avait vraiment moyen avec ce matériel de base de créer quelque chose versant dans du pur psycho-horrifique jusqu'à retourner la vision du spectateur, par exemple. D'autant plus qu'il y avait différents types de personnages chez les adultes qui auraient pu amener différentes visions et on aurait pu creuser cet aspect de manière encore plus profonde.
Cette première partie est vraiment de très bonne qualité et sait instaurer une véritable ambiance. 

Ce qui n'est pas forcément le cas de la seconde partie avec l'aspect plus post-apocalyptique et survival où on va suivre les personnages dans le monde extérieur. Très rapidement, on enchaîne les situations vues et revues du genre sans qu'elles possèdent un réel impact sur le spectateur parce que le seul personnage pour lequel on peut avoir de l'empathie ne risque rien de la part des infectés. Niveau stress de survie on a vu mieux. Alors d'autres sont vulnérables et l'accompagnent, mais au mieux on s'en fout et dans d'autre cas ce ne sont pas des personnages appréciables. La seule qui a l'air fondamentalement bonne n'a pas eu assez de consistance pour créer un réel attachement avec le spectateur, si elle doit mourir la seule réaction c'est de se dire que c'est dommage et puis c'est tout. Alors on pourrait être stressé pour Melanie et le fait que son groupe ne la tue, mais en fait la menace ne se fait jamais réellement sentir et même pas sûr qu'elle existe vraiment. En plus dans cette partie le film, le scénario devient un peu flottant sur ses propres règles et notamment au niveau de la gestion du bruit et de l'attention des infectés pour les vivants. La gestion des relations entre les personnages est assez forcée et très peu palpitante, hors dans ce type d'ambiance dans lequel évolue le film c'est ce qui en fait une grande partie de l'intérêt. Enfin, le twist final est un peu expéditif et possède un petit goût de sorti de nul part pour être surprenant. 

Pour en terminer sur l'aspect scénario, je vais revenir sur mon titre qui mentionne des airs de Last of Us à ce Last Girl. Déjà ce n'est pas du tout un titre purement racoleur pour attirer les visiteurs alors qu'au moment de la parution de cet article, le deuxième jeu de la licence vient de sortir. J'ai vraiment eu Last of Us à plusieurs reprises à l'esprit durant mon visionnage du film. Et non, je n'ai pas découvert le genre apocalyptique et le survival avec The Last of Us, j'avais une bonne culture du genre avant de jouer au jeu, donc ce n'est pas une impression venant d'un manque de repères antérieurs. Le premier point similaire est la cause de l'infection : le cordyceps. Effectivement, c'est un champignon qui existe réellement et qui infecte ses hôtes pour les "contrôler", mais on va dire que le hasard de l'inspiration fait bien les choses puisque The Last of Us est sorti en 2013 alors que le roman et le film sont sortis eux respectivement en 2014 et 2017. L'élément cordyceps n'est pas tiré de la nouvelle puisque lors de l'écriture du scénario il fallait trouver une cause à l'infection donc pas prédéfinie. Mais l'inspiration commune d'un élément naturel peut arriver, même si le timing peut être un peu troublant. Deuxième élément de ressemblance, le bruit du claquement de dent des infectés fait énormément penser à celui des claqueurs. Troisième élément de ressemblance celui des spores infectieuses sortant de corps morts d'infectés. Et enfin même visuellement le film reprend énormément de son esthétique dans la manière de cadrer l'image ou même dans sa colorimétrie. 

Encore une fois une bande-annonce qui en révèle déjà un peu trop !

En ce qui concerne les acteurs, le casting est bon sans être transcendant, à une exception près qui les surclasse, et on y retrouve Gemma Arterton (The Voices, Prince of Persia), Glenn Close (Seven Sisters, Les liaisons dangereuses) et Paddy Considine (Enfant 44, La Mort de Staline). Si le jeu d'acteur de Paddy Considine n'est pas à remettre en question, je ne comprends pas trop ce qu'ils ont voulu faire avec son personnage. Plutôt si, je vois quel archétype ils voulaient mettre en avant, mais ne comprend comment ils ont pu croire que cela fonctionnait de la manière dont s'est montré dans le film. Il incarne réellement un sale type durant toute la première partie et parce qu'il a fait tap-tap deux ou trois fois sur la tête de Melanie, on est sensé s'inquiéter pour lui ? J'ai des doutes sur la manière de faire.
L'exception est l’interprétation de la jeune Sennia Nanua qui interprète avec brio Melanie. Elle surclasse tout le reste du casting tant elle est lumineuse quand elle est à l'écran. Elle arrive à jouer avec justesse une grande douceur et innocence que possède son personnage, tout en sachant moduler avec perfection son jeu lors des moments plus bestiales de son personnage. En espérant qu'on la retrouvera dans de long-métrage de qualité à l'avenir. 

Terminons par un point très rapide sur la réalisation et la musique du film qui ont toutes les deux rien d'exceptionnel ou de marquant. Cela fait le travail, mais aucun plan ne ressort réellement du film. Tout comme la musique, très discrète et allant à l'essentiel. Mis à part le morceau Gifted qui arrive à créer une réelle ambiance avec sa superposition des voix et ses choeurs, rien de bien intéressant à retenir à ce niveau.

Sennia Nanua dans le rôle de Melanie a été une belle révélation de ce The Last Girl !

Sennia Nanua dans le rôle de Melanie a été une belle révélation de ce The Last Girl !

En conclusion, The Last Girl : Celle qui a tous les dons offre deux films en un. Une première partie vraiment excellente où on se concentre sur une ambiance à la fois dérangeante et prenante et une deuxième partie plus ronflante d'un post-apocalyptique ultra classique et sans vraiment de tension. Néanmoins l'actrice de Melanie, Sennia Nanua, est une belle révélation du long-métrage. C'est donc une impression en demi-teinte qui se dégage de Last Girl.

Ma note : Bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux

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