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Cloverfield de Matt Reeves : Du found footage efficace et rythmé !

New York - Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l'honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d'un soir, chargé d'immortaliser l'événement. La "party" bat son plein lorsqu'une violente secousse ébranle soudain l'immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s'est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre... et la tête de la Statue de la Liberté s'effondre brutalement sur la chaussée. L'attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu'un champ de ruines...

Date de sortie : 2008
Actrices et acteurs : Michael Stahl-David, Mike Vogel, Odette Yustman, Lizzy Caplan, Jessica Lucas et T. J. Miller
Scénario : Drew Goddard
Musique : Néant
Durée du film : 85 minutes
Budget : 25 millions de dollars
Nationalité : Etats-Unis

Une affiche qui a pas mal marqué l'imaginaire collectif, tout comme celle du Jour d'après !

Une affiche qui a pas mal marqué l'imaginaire collectif, tout comme celle du Jour d'après !

Le found footage en 2023 est une mécanique cinématographique bien popularisée, voir même rangée dans les clichés, tant elle a été utilisée et plus particulièrement dans le cinéma d’horreur. Il faut donc placer Cloverfield dans son contexte de l’époque, à savoir que REC qui popularisera à nouveau le found footage n’est sorti que depuis un an. Les films sous ce format sont encore rares, ce qui donne donc à Cloverfield un aspect frais par rapport à ce qui fait dans le film catastrophe. De même se replacer en 2008, c’est aussi revenir au traumatisme du 11 septembre pour les américains. Évidemment qu’à cette époque Cloverfield résonne bien plus profondément dans ce public et fait partie des films qui aide la culture populaire à passer à autre chose. Le format found footage rappelle furieusement certaines des images les plus connus de cet événement historique filmés à même le sol avec les portables de l’époque, une image assez cradingue, tandis que deux immeubles géants s’effondrent. Ce que retranscris parfaitement Cloverfield dans sa démarche : tout ce bruit et cette fureur qui s’abat sur des personnages normaux et qui vivaient leur vie sans s’imaginer qu’en quelques secondes tout allait être chamboulé.

Le marathon de New-York

Si Cloverfield utilise très bien et à bon escient le traumatisme du 11 septembre pour insuffler une dimension crédible à ce qui se passe, il possède néanmoins d’autres qualités qui rend le film très agréable.
De la même manière que REC, Cloverfield ne s’embarrasse d’une longue exposition pour présenter ses personnages. On les récupère au milieu de leur action, un reportage pour Angela, ici dans la préparation d’une fête de départ pour l’un d’eux. De les voir ainsi interagir nous permet de vite comprendre les liens qu’ils ont entre eux et leur trait de personnalité principal. On va très vite s’attacher à certains d’entre eux. Le film ne s’encombre pas de fioritures à ce niveau. En quinze minutes, le casting est présenté, leur relation et leurs enjeux émotionnels. C’est rapide et efficace pour nous plonger directement dans la catastrophe.
A partir du moment où la créature arrive sur New-York, le film va s’accélérer et ne s’arrêtera plus jusqu’aux dernières minutes du long métrage. Cloverfield cherche à retranscrire par ce rythme effréné la perte de repères induit par ce chamboulement au-delà des mots, de la panique ambiante et de l’urgence de toujours avancer pour sortir avancer. Autant dire que les protagonistes, et le spectateur par extension, vont être malmenés par le film. Les péripéties et les épreuves vont s’enchaîner à un rythme très soutenu, ne laissant en général que quelques secondes de répit entre chacune d’entre elles. De la même manière, le film va faucher certains protagonistes avec une rapidité étonnante. Ce rythme effréné imposé par le film immerge directement le spectateur et s’il vous agrippe vous n’en sortirez plus jusqu’à la fin.
Néanmoins, ce rythme effréné a un désavantage celui de rendre également le film épuisant. Alors heureusement, il est assez court (85 minutes), mais cela peut être gênant à la longue. Il y a beaucoup de cris et de bruits continuels, ce qui peut donner un côté braillard au tout. Alors ce n’est pas injustifié, cela retranscrit notamment la désorientation, mais on aurait tout de même apprécié quelques minutes de repos auditifs. On peut également ajouter aux petits défauts, ou plutôt faiblesse, le scénario très simpliste du film. Il est efficace et à la hauteur de ses personnages, mais un enjeu un peu plus important n’aurait pas été de refus. Là même si on accepte les motivations de Rob parce qu’on est devant un film, cela le rend tout de même jusqu’au-boutiste dans ses sentiments. Au bout d’un moment on a juste envie de lui dire c’est bon lâche l’affaire et sauve-toi.

Du found footage de qualité

L’un des principaux défauts en termes de réalisation des mauvais films en found footage est que l’artifice de la réalisation est beaucoup trop visible avec par exemple des plans trop propres, trop cinématographique d’une certaine manière. Évidemment quelque chose de trop bordélique, c’est une catastrophe aussi. C’est un équilibre délicat à trouver, ce que réussit Cloverfield. Le film possède des plans forts et marquants comme celui du début où la tête de la statue de la Liberté est expédiée au milieu des rues de New-York. De la même manière quand les personnages commencent à courir, on est trimballé avec la caméra, l’image perd parfois de sa netteté et ainsi de suite. Le tout rend crédible et on peut tout à fait croire qu’on regarde des images trouvées dans un caméscope.
Au niveau des acteurs, on retrouve le procédé classique de ce genre de film avec un casting inexpérimenté pour rendre les réactions les moins joués possibles. Pareil ce procédé est toujours un piège parce qu’il faut tout de même au-delà de la crédibilité de la spontanéité avoir quelque chose d’agréable à regarder. Ici la production a fait une bonne pioche et tout le casting principal s’en sort admirablement bien. Un casting qui pour la plupart confirmera par la suite cette bonne impression puisqu'on y retrouve notamment pour leurs débuts T. J. Miller (Deadpool Underwater), Jessica Lucas (Evil Dead ; Gotham), Odette Annable (Dr House ; Supergirl) ou encore Lizzie Caplan (127 heures ; Alliés). 
Enfin au niveau des effets spéciaux cela fonctionne bien que cela soit sur la créature qu’on aperçoit de temps en temps ou même la destruction de la ville. Même quinze ans plus tard, les effets restent de bonne qualité et ne viennent pas briser la crédibilité du found footage.

Bande-annonce de Cloverfield !

En conclusion, Cloverfield offre une très bonne expérience de film catastrophe au format found footage. Matt Reeves maîtrise parfaitement les codes de ce format particulier réussissant à rendre le tout cohérent que cela soit dans la réalisation ou le jeu des acteurs. Il maintient bine l’équilibre entre travail artistique et la spontanéité demandé par le format. Cloverfield agrippe très rapidement son spectateur pour le plonger dans une action effrénée dont il ne le laissera sortir qu’à la fin du long-métrage. Le film est épuisant, mais dans le bon sens du terme. Cloverfield offre un scénario basique, un peu trop, mais néanmoins efficace. Une très bonne pioche que ce Cloverfield.

Ma note : 4 sur 5 !

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