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Blog où je vous donne mon avis sur des films, des séries, des livres et des jeux vidéo. N'hésitez pas à réagir et à partager votre opinion dans le respect de tous bien sûr.

Resident Evil : Code Veronica de Capcom Production Studio 4 et Nextech : Une volonté de moderniser, mais pas trop !

L'action de Resident Evil : Code : Veronica sur Dreamcast prend source deux mois après les événements de Resident Evil 2 et 3. Claire Redfield toujours à la recherche de son frère Chris, infiltre Umbrella, mais est démasquée, puis emprisonnée sur une île. Une fois libérée, elle doit faire face aux créatures, victimes une fois de plus, du virus-T.

Support : Dreamcast / PS2 / Gamecube
Date de sortie : 2000
Genre : Survival-Horror
Editeur : Capcom
Durée de vie : 13h

Jaquette de la version PS2 de Resident Evil : Code Veronica

Jaquette de la version PS2 de Resident Evil : Code Veronica

Fin de l'ère PS1 qui a été une très grande réussite pour la licence, exception faite de Survivor, il est temps de s'attaquer à une nouvelle génération de console. Tout d'abord sorti en exclusivité sur Dreamcast, puis sur PS2 et Gamecube, Resident Evil : Code Veronica a pour objectif d'amener un souffle de modernité à la licence. Un souffle finalement assez minime et qui donne au jeu un aspect un peu ancien face aux autres productions de la console et de son temps. 

C'est au niveau du gameplay que cela se ressent le plus. Pas de grande révolution dans ce Resident Evil : Code Veronica qui se joue comme ses prédécesseurs avec un personnage assez lourd, au déplacement lent, aux mouvements bien découpés et avec des caméras fixes. Néanmoins tout cela est amélioré et un peu plus fluide que dans un Resident Evil 3. Il y a également l'implémentation du retournement rapide à 180° qui fonctionne bien. Cependant tout cela commence à vieillir et on ne peut que ressentir une certaine lourdeur dans les personnages à côté de jeux comme Soul Reaver (sorti un an plus tôt) par exemple. On sent qu'il y a une volonté de faire mieux, mais que cela se heurte à des limites techniques et un ancrage trop fort des traditions de la série. Dans cette volonté de moderniser on retrouve également des caméras qui si elles restent toujours fixe se permettent par moment dans des grands espaces de se déplacer au sein même de la pièce. Un mouvement qui innove et crée du dynamisme dans la série. Dans les bons points techniques, on peut toujours relever l'excellence des graphismes qui passent au tout 3D. Resident Evil : Code Veronica est tout de même une perle à ce niveau. Le jeu profite d'un excellent travail sur les lumières, visible dès les premières minutes où on avance dans un environnement sombre uniquement illuminé par la lueur d'un briquet. Le travail également sur les modèles des personnages et des ennemis est de très grande qualité, la sensation de changement de génération de console est parfaitement perceptible. Ils sont bien détaillés, des émotions commencent à apparaître sur les visages et les animations sont fluides. Les décors sont également très variés tout au long de l'aventure et ont pas mal de charme pour certains d'entre eux. 

Sur le plan technique c'est globalement du très bon, mais c'est sur les autres aspects du jeu où ça coince un petit peu et la maîtrise tressaille. 

Ce Resident Evil : Code Veronica essaye de développer un scénario plus important que dans les jeux précédents, notamment au niveau des relations entre personnages et des émotions procurées au-delà de la peur passant par le gameplay. Le problème c'est que l'écriture est très mauvaise. Autant cela fonctionne sur la trame globale qui reste parfaitement ancrée dans la série B avec Wesker en grand méchant qui revient d'entre les morts et veut s'approprier tous les virus existant. On a des méchants très méchants, mais un peu pathétique, des gentils très vertueux et on se balance des punchline de temps en temps. On est dans du classique, mais du classique fonctionnel et c'est tout ce qu'on demande. Là où ça pèche vraiment c'est au niveau de Claire et Steve. J'étais ravi d'avoir un jeu qui semblait plus centré sur le personnage de Claire, parce que tout simplement j'aime beaucoup le personnage. Malheureusement le récit la rétrograde au simple rôle de femme à sauver et lui colle une histoire d'amour collé au forceps avec Steve. Il lui donne des faux airs de femmes badass, mais finalement elle passe plus de temps à se faire sortir d'affaire par les apparitions de Steve puis de Chris. Et parlons de cette amourette : déjà Steve est un personnage insupportable. Il est impulsif, arrogant et misogyne sur les bords. J'ai pas envie de le sauver, alors encore moins d'avoir une romance avec lui. D'autant qu'il ne fait que voir Claire comme une femme fragile et à choper. D'autant plus qu'on passe pas loin de l'agression avec une tentative de baiser alors qu'elle dort. Alors oui c'était les années 2000 et blabla, mais ça ne rend pas les choses tolérables. Tout cela pour une amourette inutile et c'est ce que faisait bien Resident Evil 2, Claire était cool et badass sans avoir besoin d'un mec dans les pattes. 

Deuxième grosse problématique pour ce Resident Evil : Code Veronica et c'est bien la première fois que cela arrive à la licence dans ses épisodes principaux, il y a un réel problème de game design, notamment sur la fin du jeu. Un problème qui peut vous amener à être totalement bloqué si vous n'avez pas sauvegardé sur plusieurs emplacements. Je vous explique le problème et ça va un peu spoil. Il arrive à un moment dans le jeu, vers la toute fin, où Steve est infecté et se transforme en un monstre gigantesque qui frappe très fort et court très vite. A ce moment là, il ne faut pas l'affronter mais courir dans un très long couloir pour lui échapper. Sauf que quoi qu'on fasse on est obligé de prendre des coups et d'avoir nécessairement deux soins sur nous pour pouvoir survivre jusqu'à la cinématique où on lui échappe et Steve meurt accessoirement dans une scène qui se veut larmoyante, mais finalement sans grand effet. Sauf qu'on est sur la fin du jeu donc on n'a plus beaucoup de soins dans un premier temps. Mais surtout juste avant on était dans une phase où on contrôlait Chris qui a son propre inventaire, mais aux coffres partagés, et qui par exemple peut transporter vos soins restants. Sauf que ce changement de personnage incarné, il intervient de manière surprise donc vous ne pouvez pas prévoir de déposer vos affaires dans un coffre juste avant le swap. Donc vos soins sont déjà en très peu de quantités et une partie est inatteignable puisque dans l'inventaire de Chris. Donc vous pouvez vous retrouver face à une phase qui nécessite deux soins obligatoires pour avancer sans avoir les deux soins en question. Et le jeu n'a pas prévu de vous les donner juste avant le boss quand bien même on traverse une immense salle vide de tout ennemis et où il aurait été judicieux de placer deux sprays. Donc si vous n'avez pas de sauvegarde sur des emplacements différents : bravo vous êtes bloqué ou contraint d'utiliser une entourloupe en essayant de manipuler le boss pour qu'il fasse un peu n'importe quoi au début de la séquence et avoir suffisamment d'avance dans la course pour vous passer de soins. Avoir un passage qui peut être bloquant non pas parce que le joueur ou la joueuse ne maîtrise pas les mécaniques ou n'a pas une bonne exécution des contrôles, c'est une erreur de game design. Et une erreur de ce type est assez grossière sur une licence comme Resident Evil. Je pourrais également m'étendre sur le boss de fin qui m'a fait revivre l'horreur de Survivor avec un boss qui bouge bien trop vite pour notre personnage aux mouvements bien trop loin. Un combat qui n'amène que frustration et une certaine touche d'amertume sur la fin du jeu. 

Resident Evil : Code Veronica est un jeu coincé entre deux parties pris : la modernité et les traditions de la licence. Il n'arrive jamais à s'exprimer réellement et essaye de développer des points où ne se situe pas la force de la licence : son scénario et il faut bien l'avouer que les scénaristes de Capcom n'ont pas été très bon sur cet opus. 

Bande-annonce pour la version HD du jeu ressorti sur PS3 et Xbox 360

En conclusion, Resident Evil : Code Veronica est un bon jeu, mais qui souffre de quelques défauts qui empêche la licence de réaliser sa mue sur les nouvelles générations après l'ère florissante de la PS1. Le gameplay est toujours aussi bon et amélioré par petites touches, même s'il commence à avoir un aspect rétro face à la concurrence : la faute à des personnages encore trop lourds et des mouvements trop découpés. Techniquement c'est un jeu de haute volée et superbe. Le scénario est ce qu'il est, mais néanmoins échoue dans sa tentative d'appronfondissement des personnages et de création d'émotions. Quelques problèmes de game design viennent parachevé l'impression mi-figue, mi-raisin de ce Resident Evil : Code Veronica

Ma note : Bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux

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