Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar de Joachim Ronning et Espen Sandberg : L'inspiration est partie en croisière !

Les temps sont durs pour le Capitaine Jack, et le destin semble même vouloir s’acharner lorsqu’un redoutable équipage fantôme mené par son vieil ennemi, le terrifiant Capitaine Salazar, s’échappe du Triangle du Diable pour anéantir tous les flibustiers écumant les flots… Sparrow compris ! Le seul espoir de survie du Capitaine Jack est de retrouver le légendaire Trident de Poséidon, qui donne à celui qui le détient tout pouvoir sur les mers et les océans. Mais pour cela, il doit forger une alliance précaire avec Carina Smyth, une astronome aussi belle que brillante, et Henry, un jeune marin de la Royal Navy au caractère bien trempé. À la barre du Dying Gull, un minable petit rafiot, Sparrow va tout entreprendre pour contrer ses revers de fortune, mais aussi sauver sa vie face au plus implacable ennemi qu’il ait jamais eu à affronter…

Affiche de Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar !

Pour donner un rapide historique de mon appréciation de la saga Pirates des Caraïbes : la première trilogie est sympathique à regarder et forme un tout plutôt cohérent, un bon divertissement en somme. Le quatrième opus est un mauvais souvenir que je tente vainement d'oublier. Il était juste horrible en tout point et à oublier. C'est un peu l'impression que donne ce cinquième opus qui ne prend pas la suite de ce dernier et de sa scène post-générique alors qu'un lien direct est réalisé avec la trilogie. Seulement un lien ? Non, c'est bien plus que cela et c'est là que réside le principal défaut de ce film. 

Si je voulais faire une critique du synopsis de ce film, cela reviendrait à en faire une du premier épisode tant le parallèle entre les deux est flagrant, voir grossier. Si la forme change un peu, le fond est exactement similaire. On se retrouve avec d'un côté un trio de personnages principaux composé de Sparrow, du fils de Will et Elizabeth (équivalent de Will) et d'une femme qui veut s'extirper de sa condition (coucou Elizabeth) à qui s'oppose une flotte anglaise et une de zombies. Même la résolution du film est similaire : rendre l'état humain aux morts-vivants pour réussir à s'en débarrasser. Une sensation qui se poursuit jusque dans la scène post-générique qui suggère la présence de Davy Jones. 

Il y a cependant quelques idées originales, mais peu ou extrêmement mal exploitées. Par exemple, le navire du capitaine Salazar ne percute par les navires ennemis, il les mangent. Le vaisseau agit comme un membre à part entière de l'équipage. L'idée est très cool, mais sous-exploitée. On le voit deux fois et c'est tout. Un peu plus d'imagination autour de cette idée aurait été appréciable et aurait apporté certainement des scènes marquantes à cet épisode comme le kraken du deux par exemple. Autre élément mal exploité, c'est la sorte de dépression que traverse Sparrow au début du film. Il aurait été intéressant de creuser ce développement psychologique du personnage et comprendre quel est son état au point qu'il abandonne son compas, au lieu de balayer le problème au bout de 30 minutes.
Parlons-en du compas : il faut arrêter d'en faire le macguffin du film. C'est au moins la quatrième fois que vous nous faites le coup, à un moment il faut savoir s'arrêter et trouver autre chose. Non parce que si un sixième opus sort, ça va être quoi l'excuse : le compas fait-aussi la traduction pour parler aux poissons ? 

Allez si je dois donner un bon point au scénario, c'est le développement de Barbossa. La mèche est vendue bien trop vite, mais ça reste touchant, même si c'est facile scénaristiquement parlant.

Non vraiment, ce Pirates des Caraïbes ne laisse qu'un goût amer de réchauffé. Rien dans ce qui est montré ne justifie un nouveau film.

Bande-annonce de Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar ! (VOSTFR)

En ce qui concerne les acteurs et les personnages, les compliments reviennent à Javier Bardem qui campent un Salazar tout à fait convainquant et on le sent assez impliqué dans son rôle. Tout le contraire de Johnny Depp qui traverse le film comme un fantôme. Cela tient déjà au fait que le personnage ne sert quasiment à rien pendant tout le film. On se demande même ce qu'il fait là si ce n'est pour ramener des spectateurs dans les salles de cinéma. Mais aussi du jeu de Depp en lui-même qui est mécanique au possible. Il est venu tourner pour encaisser son chèque (certainement pour payer ses avocats) et selon Allociné (info à prendre avec des pincettes) il aurait été ivre et ingérable durant le tournage. Cela se ressent totalement devant la caméra. Pour ce qui est de Kaya Scodelario (Carina) et Brenton Twaithes (Henry), ils jouent bien leur rôle, mais rien de bien transcendant. 

En terme de technique par contre c'est là que le film marque des points. Il est vraiment très beau que cela soit dans ses décors, costumes ou effets spéciaux. Notamment pour ce qui est des morts-vivants et cet effet constant d'être sous l'eau qui rend super bien à l'image. Ce qui leur donne aussi un air et un aspect original. 
Pour ce qui est de la musique, on retrouve les thèmes classiques de la sage et elle accompagne bien les scènes. 

Un personnage convainquant aux effets spéciaux réussis !

En conclusion, Pirates des Caraïbes La Vengeance de Salazar n'est qu'un réchauffé du premier épisode de la saga. Sans originalité et sans ambition, il livre un spectacle déjà-vu et exploitant mal les quelques bonnes idées parsemant le film (vaisseau "vivant", dépression de Sparrow ...). Heureusement que la technique impeccable sauve le film et une petite touche positive avec l'interprétation de Javier Bardem. Cependant, elle est loin de compenser le raté total de la part de Depp. Un nouvel opus qui rejoint le quatrième dans le cimetière des suites à oublier. 

Ma note : Moyen !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux