Raya et le Dernier Dragon de Don Hall, Carlos López Estrada, Paul Briggs et John Ripa : Trop naïf et superficiel !

Il y a de cela fort longtemps, au royaume imaginaire de Kumandra, humains et dragons vivaient en harmonie. Mais un jour, une force maléfique s’abattit sur le royaume et les dragons se sacrifièrent pour sauver l’humanité.
Lorsque cette force réapparait cinq siècles plus tard, Raya, une guerrière solitaire, se met en quête du légendaire dernier dragon pour restaurer l’harmonie sur la terre de Kumandra, au sein d’un peuple désormais divisé. Commence pour elle un long voyage au cours duquel elle découvrira qu’il lui faudra bien plus qu’un dragon pour sauver le monde, et que la confiance et l’entraide seront essentiels pour conduire au succès cette périlleuse mission.

Date de sortie : 2021
Actrices principales : Kelly Marie Tran, Awkwafina
Scénario : Adele Lim et Qui Nguyen
Musique : James Newton Howard
Durée du film : 107 minutes
Budget : Inconnu
Nationalité : Etats-Unis

Affiche de Raya et le Dernier Dragon

Raya et le Dernier Dragon n'est pas un mauvais film, mais plutôt très oubliable et reprenant pas mal des travers de Disney qui n'arrive pas à moderniser ses récits. 

L'histoire de Raya est assez inconséquente, aucun moment ne marque durablement et elle passe largement au-dessus du spectateur ou spectatrice. Elle s'oublie très vite, tout comme son univers qui n'a rien de très original. Les décors sont assez bateaux et soufflent le déjà vu. Surtout le film rabâche des poncifs, des discours et des morales qui sont assez risibles. Disney est encore et toujours dans des discours niais au possible et n'arrive pas à inclure de la véracité dans ce qu'il raconte. Raya c'est encore le film qui veut faire croire que tout le monde est beau et gentil dans le fond, qu'avec deux discours on peut tout changer, oublier et pardonner. Alors que non ça ne fonctionne pas ainsi et cela ne peut plus être le discours qu'on porte aux enfants. Ces derniers ne sont pas dupes de la dureté de la vie, des inégalités sociales et de la xénophobie qui pèsent dans le climat actuel ne serait-ce que pas les réseaux sociaux ou la télévision qui les abreuvent de ces thématiques. Donc bon le rêve du père de Raya et la conclusion en happy ending totale parce qu'on a versé deux larmes ne tient pas la route et continue à prendre les enfants pour des idiots heureux et insouciants. Je ne dis pas qu'on ne peut pas avoir des messages positifs et porteurs d'espoirs dans un film à destination des enfants, mais il faut cesser de cacher sous le tapis tous les sujets qui ne vont pas dans ce sens. La trilogie Dragons le fait très bien à son échelle et pour les adolescents un film comme Suzume est mille fois plus intéressant que Raya. Ce long métrage de Disney est encore une fois beaucoup trop niais et superficiel pour être recommandable. 

Au niveau de ses personnages, c'est déjà un peu mieux avec des personnages féminins qui sont sympathiques et indépendantes. Raya sait se débrouiller seule, a des qualités et amène une certaine empathie envers son périple. La dynamique avec Sisu fonctionne plutôt bien. L'humour fonctionne bien entre les différents personnages et les gags sont souvent efficaces. 
Du côté de l'antagoniste, c'est un peu plus mitigé avec Namaari qui manque de profondeur au niveau de sa psychologie et reste pas mal cliché. De plus son design s'il est sympathique manque clairement de musculature. On sent clairement chez Disney, une limite dans ce qu'ils acceptent dans le corps féminin. Sans pousser au développement musculaire d'une Abby de Last of Us Part II, une guerrière comme Namaari se doit d'avoir plus de formes à ce niveau.
Raya n'a pas de love interest et au moins ils ont résisté à la tentation d'en créer une au forceps. Néanmoins, une relation est plus que suggérée avec Namaari et on en sent les graines dispersées par-ci, par-là. Tout comme on assiste encore et toujours à la lâcheté de Disney sur le sujet de l'homosexualité. Déjà narrativement cela aurait donné plus d'impact à leur récit et puis surtout c'est important pour la représentation de la communauté lesbienne. 

Enfin au niveau de la technique, on est sur un rendu assez bluffant que cela soit sur les animations des personnages ou la gestion des lumières. Les éléments naturels sont d'un réalisme saisissant. Même beaucoup trop réaliste ce qui crée un rendu assez étrange par moments entre des éléments ultra réaliste et des personnages qui conservent tout de même leur côté artificiel. On a l'impression que parfois il y a deux filtres qui se superposent dans la direction artistique. Un phénomène qui me fait sortir du film et les éléments naturels mériteraient peut-être d'être moins détaillés pour mieux s'incorporer avec le reste des éléments. La prouesse technique est bel et bien présente, mais la cohérence de l'ensemble me semble un peu mis à mal. 

Bande-annonce de Raya et le Dernier Dragon

En conclusion, Raya et le Dernier Dragon n'est pas un mauvais film, mais il est très facilement oubliable. Il ne signe clairement pas un renouveau de la formule Disney avec encore une fois un discours beaucoup trop naïf et superficiel ne considérant pas à leur juste valeur les enfants. Néanmoins le personnage de Raya est plutôt sympathique et l'humour fonctionne la majorité du temps, évitant de trop subir le long-métrage. La technique est également bluffant (parfois trop). 

Ma note : Moyen !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux