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Blog où je vous donne mon avis sur des films, des séries, des livres et des jeux vidéo. N'hésitez pas à réagir et à partager votre opinion dans le respect de tous bien sûr.

Kingsglaive : Final Fantasy XV de Takeshi Nozue : Techniquement impressionnant !

Le royaume de Lucis renferme le Crystal sacré, que convoite le sombre empire de Niflheim. Le roi Regis de Lucis est à la tête d'une armée de soldats d'élite appelée Kingsglaive. Usant des pouvoirs magiques de leur souverain, Nyx et ses compagnons se battent pour protéger Lucis. Cependant, menacé par la puissance militaire écrasante de l'empire, le roi Regis doit répondre à un ultimatum insoutenable.

Affiche de Kinsglaive !

Affiche de Kinsglaive !

Square Enix et Final Fantasy au cinéma c'est une histoire compliquée. Si on omet, le petit projet des quatre épisodes de Final Fantasy : Legend of Crystals parus en 1994 au Japon et 1998 aux USA, la série a tenté trois incursions dans le média cinématographique. La première a été un échec cuisant avec Final Fantasy : les Créatures de l'Esprit (2001). Un tel échec et gouffre financier que cela a poussé à la fusion entre Square et Enix. Pourtant, le projet était ambitieux avec notamment des techniques révolutionnaires d'animation pour l'époque. Malheureusement, le public n'a pas suivi que cela soit des fans qui, à priori, ne retrouvaient pas la patte de la licence et le film qui n'a pas su attiré un public plus large. Pour ma part, je dois dire que j'ai toujours beaucoup apprécié le film. Le scénario était très classique tout en restant très divertissant, mais surtout j'étais subjugué par l'aspect technique du film. Je trouvais ça tout bonnement incroyable.
Une deuxième tentative en 2005 a eu un peu plus de succès avec Final Fantasy : Advent Children, sorti en France seulement en DVD, et là le succès a été au rendez-vous. 
C'est donc avec l'un des co-réalisateur de Advent Children, Takeshi Nozue, que la licence revient au format de long-métrage avec ce Kingsglaive qui se veut être à la fois un prologue au jeu Final Fantasy XV, mais aussi une porte d'entrée pour les néophytes. Vitrine technologique d'animation, mais aussi produit de transmédia : le film arrive-t-il à être performant sur les deux tableaux ?

Du point de vue technique, c'est un grand oui ! J'ai pris véritablement une grande claque dans la figure face à la technique de Kingsglaive. Le film est bluffant pratiquement tout du long et on arrive à se demander par moment si on est vraiment toujours face à de l'animation. Mis à part sur deux ou trois plans de quelques secondes à peine, la technique est parfaite. De plus, l'animation permet d'avoir des séquences dantesques qui auraient eu certainement un rendu un peu plus fade en prise de vue réelle. Le détail sur la peau des personnages est des plus remarquables. On retrouve aussi tout au long du film, un véritable travail sur les lumières qui est bluffant. D'autant que les particules lumineuses sont très nombreuses et que la lumière a une grande importance dans l'histoire, cela donne l'occasion au film de créer beaucoup de visuels impactant et d'avoir une imagerie personnelle. Un dernier petit mot sur les chorégraphies d'action et des combats qui sont vraiment dynamiques. Les personnages bougent beaucoup et avec une fluidité exemplaire.
Clairement, Kingsglaive est une véritable vitrine graphique et juste pour cet aspect le film vaut le coup d’œil. 

La technique c'est bien, mais quand en est-il de l'aspect scénario et transmédia voulu par Square Enix ? Là mon impression est beaucoup plus mitigée. Pour ce qui est de l'histoire, je n'ai pas grand chose à lui reprocher, c'est somme tout assez classique dans la construction tout en offrant la dose de divertissement attendue. Les moments épiques et l'action s'enchaînent bien et la gestion des personnages est satisfaisante. Personnages qui disposent à la fois d'un doublage de très grande qualité en anglais avec notamment la présence de Sean Bean (Seigneur des Anneaux, Game of Thrones) pour le roi Régis, Lena Headey (Game of Thrones, 300) pour Luna ou encore Aaron Paul (Breaking Bad, Westworld) dans le rôle de Nyx. Les émotions sont là et transmises avec talent. Enfin, notons aussi le design des personnages qui jouent beaucoup dans leur appréciation. Si celui de Nyx m'a laissé quelque peu indifférent, celui de Luna dégageait déjà un peu plus de prestance et de dignité, mais alors celui de Régis dégage un charisme phénoménal. En voyant le personnage, tu n'as même pas besoin de l'entendre parler que tu le respectes déjà profondément. Avec autant de prestance et de dignité, on en vient presque à regretter qu'il ne soit pas le personnage principal. Le tout est sublimé par un univers mélangeant habilement réalisme et aspect enchanteur. Un soin tout particulier est donné au décor qui sont impressionnants, comme par exemple la salle du trône de Régis.

Et donc avec tous ces arguments Kingsglaive arrive-t-il à être autre chose qu'un très long prologue au jeu Final Fantasy XV et à exister en tant qu'oeuvre à part entière ? La réponse pour le coup est non. L'univers est beaucoup trop dense et ses enjeux bien trop multiples pour qu'en un seul film d'une heure trente, on est l'impression d'avoir une oeuvre qui vit par elle-même. Clairement, quand la fin de Kingsglaive  pointe le bout de son nez, le spectateur sait qu'il lui manque quelque chose, un aboutissement véritable.
Le transmédia, selon ma vision et peut-être n'êtes vous pas d'accord, doit être à la fois indépendant et complémentaire sur chacun de ses supports. Si j'ai un support vidéoludique alors en ne jouant qu'aux jeux, je dois pouvoir avoir un début, un milieu et une fin à mon histoire. Seulement et si seulement je veux approfondir l'univers ou les personnages, je continue à suivre la création en question sur d'autres supports. Le transmédia ne doit pas être une histoire morcelée entre plusieurs supports. Cela ne peut pas fonctionner réellement autrement parce que tout le monde n'a pas la possibilité ou l'envie de suivre par exemple une histoire qui a son début en film, son milieu en jeux vidéo et sa fin en livre. Si on prend le cas le plus célèbre auquel on puisse penser : Star Wars. Les six films des deux premières trilogies forment une histoire avec un début, un milieu et une fin se passant sur le même support : celui des films. Vous n'avez pas besoin de lire des livres ou jouer à des jeux pour savoir comment se termine la quête de Luke ou la transformation d'Anakin en Vador. Des livres, des comics, des jeux vidéo ont existé dans l'univers Star Wars géré par Lucasarts (Disney est quant à eux tombés dans la même erreur que Square Enix), aujourd'hui nommé Legends, ils approfondissaient l'univers, des personnages, mais ne recelaient pas en leur sein la clef de l'intrigue des films ou bien leur conclusion ou leurs prémices. Ici, dans Kingsglaive, ce n'est pas le cas, on a dû mal à vraiment comprendre les enjeux réels de cet univers (si on ne s'est pas renseigné un minimum en amont) et la résolution de l'intrigue du film ne résout rien dans son univers, il n'est qu'un temps mort et l'histoire trouvera son aboutissement seulement dans celle de Noctis et le jeu Final Fantasy XV. Ce qui rend la chose pénalisante pour les deux types de spectateurs : les néophytes ont l'impression d'assister à une histoire d'où on le met volontairement en retrait au profit des joueurs et les joueurs ont le sentiment de devoir sortir à nouveau le portefeuille pour avoir un prologue détaillé de leur jeu qui leur a déjà coûté 70€ à la sortie. Une double frustration naît donc avec Kingsglaive qui loupe totalement son objectif sur ce point. 

Une bande-annonce qui retranscrit bien l'ambiance du film !

En conclusion, Kingsglaive : Final Fantasy XV est une prouesse technologique admirable dont je ne me lasse pas de regarder le travail colossal des animateurs et artistes. Le film propose une histoire assez classique, mais très divertissante ponctuée de très nombreux moments épiques très bien réalisés. Les personnages sont tous attachants et ont un character design parfait. Le seul bémol vient de son aspect transmédia, beaucoup trop hermétique pour celui qui veut seulement suivre un film et au goût de prologue amputée de son jeu pour le joueur, Kingsglaive crée une double frustration chez son public. Le film manque d'un enjeu personnel fort et résolu à sa fin pour exister en tant qu'oeuvre indépendante et complémentaire du jeu. 

Ma note : Très bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux

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