Annabelle 3 : La Maison du mal de Gary Dauberman : S'amuser avec la maison Warren !

Déterminés à mettre Annabelle hors d'état de nuire, les démonologues Ed et Lorraine Warren enferment la poupée démoniaque dans leur "pièce des souvenirs", en prenant soin de la placer derrière une vitre sacrée et de solliciter la bénédiction d'un prêtre. Mais Annabelle réveille les esprits maléfiques qui l'entourent et qui s'intéressent désormais à de nouvelles victimes potentielles : Judy, la fille des Warren âgée de 10 ans, et ses amis. Une nouvelle nuit d'horreur se prépare…

Une affiche au visuel plutôt joli !

Après un premier film terrifiant de médiocrité et un deuxième épisode qui m'avait surpris dans le bon sens du terme en offrant un très bon film horrifique, de quel côté de la balance penche ce troisième opus de la licence Annabelle ? Répondons immédiatement à la question : Annabelle 3 penche du bon côté. Sans réellement atteindre l'excellente surprise du deuxième film, ce troisième opus réussit à offrir un spectacle horrifique de bonne facture. 

L'un des premiers points importants de ce film et qui le démarque du premier, c'est sa capacité à éviter les clichés dans lesquels il aurait été facile de tomber avec son pitch de départ. Dans un mauvais film, il aurait été aisé de faire ouvrir la vitrine de la poupée par la fille des Warren, Judy, dans le but par exemple d'impressionner des copines. Ce qui aurait été complètement idiot au vu de ce que vit Judy et de l'univers dans lequel elle évolue. De manière générale, si Annabelle 3 ne réinvente pas le scénario horrifique, les événements perturbateurs restent logique et acceptable pour le spectateur. Ce qui amène à la libération d'Annabelle n'est pas la réaction la plus intelligente de la part d'un des personnages, mais cela reste, dans une certaine mesure, compréhensible comme démarche. Le premier écueil fatal des films d'horreur est évité.

Un autre élément positif de ce troisième opus et qui pourra peut-être en désarçonner certains, c'est que le démon d'Annabelle est finalement assez en retrait alors que c'est lui qui donne le titre au film. Je pense que c'est une bonne décision du scénario, en deux films on a largement fait le tour de ce qu'il peut réaliser et de l'étendue de ses capacités. Dans Annabelle 3, il partage la vedette avec d'autres esprits et démons qui se manifestent et profitent de la brèche dans la "pièce de sûreté" des Warren pour aller tourmenter le trio de protagonistes. Cela a le mérite de renouveler les attaques et d’insuffler un vent de fraîcheur dans ce qu'on peut attendre du film et donc créer un peu plus de tension vis à vis de plus d'éléments dans le cadre et hors de ce dernier. D'autant plus que certains de ces esprits sont plutôt intéressants et notamment deux que j'ai trouvé sympathique soit dans leur design, soit par leur concept : l'armure de samouraï et le fantôme aux oboles sur les yeux. 

A partir du moment où les événements horrifiques débutent, le film propose un bon rythme dans l'enchaînement des scènes et des manifestations paranormales. Cependant, Annabelle 3 aurait mérité d'avoir un enchaînement plus effréné, plus étouffant dans l'horreur. L'horreur monte crescendo dans le film et il arrive à un moment à une apogée, c'est à ce moment que le film décide de faire une pause pour laisser souffler ses protagonistes et le spectateur. Je pense qu'il aurait été plus intéressant de maintenir cette apogée de tension et d'horreur bien plus longtemps, voir même jusqu'à la fin du film, afin d'épuiser physiquement le spectateur, d'une certaine manière de le prendre à la gorge et ne plus le lâcher dans la tension jusqu'au dernier climax. A mon sens, cela aurait eu plus d'impact, d'autant plus que le film est très sage sur les morts et les pertes de personnages, notamment comparé à Annabelle 2. 

Une bande-annonce qui laisse à penser qu'on est face à un film complètement cliché, ce qui est faux !

En ce qui concerne les personnages principaux, les actrices font du bon travail et savent rendre leur personnage sympathique que cela soit Madison Iseman (Jumanji, bienvenue dans la jungle ; Still the King) dans le rôle de la babysitteuse ou bien Katie Sarife (joue un rôle dans un épisode de la saison 10 de Supernatural) dans celui de celle qui enclenche les événements. Je dois bien avouer que le personnage avait l'air très agaçant au début, mais le jeu de Katie Sarife notamment dans une ou deux scènes un peu plus émotionnel a su créer de l'empathie envers elle. Cependant, la mention spéciale va à Mckenna Grace (SOS Fantômes : L'Héritage ; The Haunting of Hill House) dans le rôle de Judy Warren. L'actrice arrive à bien interpréter tout le sérieux du personnage, son côté très courageuse et gêné dans les interactions sociales. Une vraie réussite d'autant plus que le personnage de Judy m'a fait forte impression. 

Pour ce qui est des effets spéciaux, le film est très convaincant à une exception près : le loup garou fantomatique. Déjà je trouve qu'il s'intègre assez mal au reste des esprits qu'on aperçoit dans le film et son rendu m'a dérangé à chacune de ses apparitions. Je n'arrive pas à savoir si c'est son visage ou sa fourrure, mais j'ai vraiment la désagréable impression que quelque chose cloche avec ce dernier. Mais mis à part cela, le reste est de bonne facture et ne sort jamais le spectateur du film. 
En terme de réalisation mis à part une scène qui joue sur la veilleuse en forme de projecteur de Judy amenant un joli moment jouant sur les couleurs et les ombres, le film reste très classique. De la même manière, les procédés pour créer la peur chez le spectateur provient essentiellement d'éléments déjà vu et revu, mais vu qu'ils sont bien amenés et qu'on ne bascule pas dans l'overdose cela fonctionne plutôt bien. Le même constat s'impose pour la musique du film qui est très classique et reprend les sonorités bien connues des films d'horreur. 

Un trio de protagonistes féminines convaincant !

En conclusion, Annabelle : La Maison du mal sans être aussi bon qu'Annabelle 2 offre un troisième volet de bonne facture pour la licence Annabelle. Le film sait éviter la plupart des clichés du genre et propose même un peu de renouvellement vis à vis de sa franchise en mettant en scène une multitude d'esprits et de démons. Le film tente, et arrive, à se faire plaisir avec la maison Warren. Le tout est porté par un trio d'actrices convaincantes dans l'incarnation de personnages sympathiques à suivre. Une réalisation un peu trop classique et sage ainsi qu'un rythme qui aurait mérité d'être plus effréné viennent un peu ternir le tableau sans pour autant gâcher l'ensemble. Annabelle : La Maison du mal est un film d'horreur sympathique à voir. 

Ma note : Très bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux