Star Trek de J.J. Abrams : Spectacle minimum assuré !

La plus grande odyssée spatiale de tous les temps voit le jour dans le nouveau Star Trek, mettant en scène le premier voyage d'un tout nouvel équipage à bord de l'U.S.S. Enterprise, le vaisseau spatial le plus sophistiqué de l'histoire.
Dans ce périple semé de dangers, d'action et d'humour, les nouvelles recrues doivent tout faire pour empêcher le plan diabolique d'un être maléfique menaçant l'humanité toute entière dans sa quête de vengeance.
Le sort de la galaxie est entre les mains de deux officiers que tout oppose : d'un côté, James Kirk, originaire de la rurale IOWA, tête brulée en quête de sensations fortes, de l'autre, Spock, issu d'une société basée sur la logique et rejetant toute forme d'émotion. Quand l'instinct fougueux rencontre la raison pure, une improbable mais puissante alliance se forme et sera seule en mesure de faire traverser à l'équipage d'effroyables dangers, là où personne n'est encore jamais allé.

Affiche de Star Trek !

Les nouveaux venus sont-ils les bienvenus ? 

Je ne vous apprends rien quand je vous dis que Star Trek est une série culte de la télévision et qu'elle a plus de 50 ans de bouteille derrière elle (à la sortie du film en 2009). C'est donc un certain nombres de séries qui ont vu le jour, ainsi que dix films, et qui ont apporté leur lot de personnages et d'arcs narratifs bien connus des fans de la licence. Fans dont je ne fais pas partie, pas par choix, mais plutôt à cause d'un rendez-vous manqué avec la licence. Ce qui a créé une première et immédiate appréhension avant de me lancer dans le long-métrage de Abrams : est-ce que je vais être laisser sur le bas côté et assister à un dîner aux chandelles entre le réalisateur et les fans ? 
La réponse a été de bonne augure parce que le film se présente comme un reboot sans l'être vraiment. Les personnages principaux qu'on rencontre et qu'on va suivre sont les figures iconiques du show : Kirk, Spock, Uhura  sous un nouveau jour et qui repartent de zéro. Cela dit Abrams et ses scénaristes Alex Kurtzman et Roberto Orci sont malins et par un joli tour de passe-passe bien amené et très bien ficelé arrive à raccrocher les wagons avec les aînés de la licence par l'intermédiaire du personnage de Spock interprété par Léonard Nimoy. Je n'en dis pas plus sur la manière dont la liaison se fait, mais elle est d'autant plus remarquable qu'elle utilise à bon escient et correctement l'une des pirouettes scénaristiques les plus casse-gueule possible qu'il soit dans un scénario. Au final, ce Star Trek s'adresse de manière équilibré tant aux nouveaux venus qu'aux anciens fans. 

Scénario basique, mais efficace

Précisons-le tout de suite, le scénario n'a vraiment rien de surprenant et se déroule globalement sur des rails. C'est du très classique pour le genre de l'aventure-SF, mais grâce à un bon rythme et à une narration fluide, le film fait mouche. Le visionnage est très agréable et on passe un bon moment devant ce dernier. La première heure du film est notamment très rythmée avec beaucoup de scènes d'action ou simplement mouvementée. Elle permet très vite de prendre connaissance des personnages, de leurs motivations et caractères tout en envoyant plein la face au spectateur. La deuxième heure a tendance à être plus calme et malheureusement n'arrive plus à redémarrer de manière explosive pour le grand final, ce qui pour le coup est vraiment dommage. 
L'un des points qui m'empêche de dire que ce Star Trek est un très bon blockbuster c'est le manque d'épique de son aventure ou de dépaysement. Dans ce genre de récit qui se veut être de la SF purement dans l'action et grand public, j'attends personnellement l'un de ces deux éléments. Le dépaysement est abonné absent avec des paysages visités assez banals et finalement très peu d'autres races et civilisations extraterrestres visibles à l'écran. Les aspects les plus dépaysants, grandioses et impressionnants sont les designs de vaisseaux, là le film arrive à faire mouche. Pour ce qui est de l'épique comme je l'ai écrit plus haut, la deuxième moitié du film fait retomber le soufflet en terme d'intensité et pour le coup j'éprouve plus de mal à me laisser emporter par cette seconde moitié. 

Personnage principal insupportable

Venons-en à mon plus grand grief : son personnage principal en la personne de Kirk interprété par Chris Pine (Wonder Woman, Comancheria). Déjà l'acteur ne me fait pas sauter de joie, il n'est pas mauvais, il joue même bien, mais il n'arrive pas à me faire rentrer en empathie avec son personnage. Là où cela bloque c'est dans son caractère, sa psychologie. J'ai bien compris que c'est sensé être un jeune chien fou totalement insouciant de ses responsabilités, mais est-ce qu'il est obligé d'être lourd ? Lourd que cela soit dans son rapport avec les femmes ou avec les autres personnages. Par ailleurs son insouciance frôle par moment la stupidité et ne me le rends pas du tout sympathique. Et finalement le personnage de Kirk n'a vraiment rien d'intéressant à raconter sur son chemin parcouru ou une quelconque évolution. Heureusement que pour cela, on a le personnage de Spock interprété dans sa version jeune par Zachary Quinto (American Horror Story, Snowden). Déjà l'interprétation de l'acteur fonctionne très bien et tout l'aspect conflit intérieur autour de ses émotions est bien amené et traité par le long métrage. 
En ce qui concerne l'antagoniste, Nero interprété par Eric Bana (Hulk, Troie), il joue bien le rôle du méchant possédant un objectif qui peut être compréhensible. Malheureusement pour lui, il ne dispose pas de plans d'iconisation suffisamment fort pour marquer le spectateur et c'est un antagoniste qu'on oublie finalement assez vite.

Une technique irréprochable

Si en onze ans quelque chose n'a pas bougé dans ce film, c'est la technique irréprochable de ses effets spéciaux et de sa réalisation. Je l'ai déjà évoqué, mais les vaisseaux spatiaux sont vraiment soignés dans leur design et il y a vraiment des concepts marquants, notamment celui de l'antagoniste. Tous les effets spéciaux sont encore d'excellentes qualités et aucun coup de vieux ne se fait sentir sur le long métrage. On en prend toujours pleins les yeux, d'autant plus grâce à la réalisation d'Abrams. On retrouve encore et toujours l'amour du réalisateur pour créer des plans aux échelles de grandeur disproportionnées avec l'humain face à des décors gigantesques. Abrams est également très bon pour filmer l'action que cela aille de la dimension d'une bagarre de bar à un conflit spatial. Toutes ces scènes sont extrêmement lisibles et nerveuses.
Enfin, le tout est très bien accompagné par les compositions de Michael Giacchino qui retravaillent merveilleusement les thèmes emblématiques de la licence. 

Le vaisseau de l'antagoniste Nero, un design plutôt chouette !

En conclusion, Star Trek arrive par une habile pirouette d'écriture à offrir un spectacle qui plaira autant aux nouveaux venus qu'aux anciens de la licence. Le long-métrage de J. J. Abrams est un bon blockbuster de SF qui est doté d'un scénario ultra classique, mais qui en reste néanmoins efficace pour transporter pendant deux heures son spectateur. Malheureusement, le film souffre d'un principal défaut avec son personnage principal insupportable et une certaine baisse de rythme sur sa deuxième moitié. Malgré les onze années qu'il accuse, le film reste toujours superbe que cela soit en terme d'effets spéciaux ou dans sa réalisation dynamique.

Ma note : Bien !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux