Deadpool de Tim Miller : Toujours la blague de trop !

Deadpool, est l'anti-héros le plus atypique de l'univers Marvel. A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie.

Date de sortie : 2016
Actrices et acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein, T. J. Miller, Gina Carano
Scénario : Rhett Reese et Paul Wernick
Musique : Junkie XL
Durée du film : 108 minutes
Budget : 58 millions de dollars
Nationalité : Etats-Unis

Affiche donnant bien le ton sur le type d'humour que le film va proposer !

Origin story très vide

Deadpool propose une histoire qui peut se terminer en une demi-heure bien tassée si le film ne se servait pas des flashbacks à foison pour étirer sa longueur artificiellement. Rendez-vous compte qu'une bonne demi-heure est juste consacrée à une scène d'action - sachant que le film n'en comporte que deux - qu'on ne cesse d'interrompre pour préciser certains éléments. Le film n'est au final qu'une série de sketches qu'on relie les uns aux autres par un mince fil narratif, mais sinon il ne nous raconte rien de bien intéressant. On aurait pu très largement se passer de l'origin story du personnage pour se consacrer sur une aventure à part entière. Certes les origin story ne sont pas toujours très passionnantes, mais elles ont moins le mérite de raconter quelque chose sur le personnage. Là on a juste un personnage qui va mourir d'un cancer et qui a accepté une offre digne d'un mail qui tombe directement dans les spams. Cette impression de vide n'est pas aidée par l'aspect fantomatique de tous les personnages secondaires. Ils font tous plus ou moins acte de présence et pas grand chose de plus. De plus si leur dialogue ne tourne pas autour d'une blague, ils sont d'une pauvreté abyssale. 
Un autre élément qui me dérange c'est qu'on m'a vendu Deadpool comme un antihéros, mais en fait c'est un gentil. Alors oui, il tue des gens, mais finalement à part les boyscouts, ils sont quand même nombreux les héros Marvel à faire des victimes collatérales ou non. Là où cela fonctionne dans l'univers Marvel/Netflix pour le Punisher c'est que dans son univers il est entouré de héros qui ne tuent pas et d'autant plus quand on l'oppose à Daredevil. Donc bon, on ne peut pas vraiment dire qu'il ressort du lot à ce niveau. Fondamentalement, Deadpool est un amoureux transi et justicier qui aime juste les blagues beaufs. Ce qui n'a jamais fait d'un personnage un antihéros, un lourdinge oui, mais clairement pas un antihéros. 

Vraiment subversif ? 

Deadpool est donc un gentil juste un peu plus énervé et qui n'a même pas le bon goût de faire des blagues d'humour noir ou au ton véritablement décalé. Non, les blagues vont continuellement tourner autour du sexe. Un humour bien beauf et bas de plafond qui est délivré sur une heure quarante de film. Vaut mieux être réceptif, ce qui n'est pas entièrement mon cas. Même si je dois bien reconnaître que certaines ont marché. Mais jamais jusqu'au bout parce que Deadpool dose extrêmement mal son ressort comique : il rajoute continuellement une couche sur sa blague, la faisant inévitablement passer de drôle à lourde. A ce niveau c'est presque un sans faute tout au long du film. 
J'ai été assez déçu également par l'aspect brisage quatrième mur du personnage qui est très léger et pas si révolutionnaire que cela. 

Un acteur et des figurants

La force principale du film est indéniablement Ryan Reynolds (The Voices ; Free Guy) qui dégage une véritable énergie dans son rôle. On sent qu'il porte véritablement le projet sur ses épaules et qu'il y croit à fond. Dommage que je n'y sois pas vraiment réceptif. 
Pour ce qui est du reste du casting, on a des figurants plus que des acteurs tant leur interprétation respective est vide de toute émotion. Je ne vais pas forcément leur jeter la pierre au vu de l'écriture catastrophique de leur personnage, il est difficile d'imaginer une prestation correcte de leur part.

Bande-annonce de Deadpool !

En conclusion, Deadpool échoue à présenter un anti-héros drôle, subversif et qui brise le quatrième mur. Le dosage de l'humour n'est pas au rendez-vous : la blague de trop est continuellement présente faisant passer Deadpool de gros beauf à lourdingue. Le film propose un scénario d'un vide abyssal qui étire artificiellement sa longueur en multipliant les flashbacks. Le film n'offre que deux scènes d'actions au dynamisme absent et ne dégage qu'une sensation vide. Heureusement que l'énergie de Ryan Reynolds sauve le minimum syndical.

Ma note : Moyen !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux