Westworld Saison 2 de Jonathan Nolan et Lisa Joy : Une saison parfaite ?

Dans le parc d'attractions futuriste Westworld, les « hôtes » (androïdes) se rebellent contre les invités (humains), conduisant à un véritable massacre. Emmené par Dolores, un groupe d'hôtes cherche à libérer l'ensemble des robots. Du côté des responsables de Delos, la société propriétaire du parc, plusieurs personnes découvrent ou admettent que le parc n'a pas simplement une vocation de loisirs.
 

Affiche de la saison 2 de Westworld !

Le final de la première saison de Westworld était tout bonnement explosif et j'avais très hâte de connaître la suite de cette excellent série. Sauf qu'après un tel final je ne m'attendais pas à des épisodes revenant au rythme lent et verbal qui caractérise la série. Bien entendu je ne m'attendais pas et ne voulais pas que Westworld devienne une série d'action, mais quand même ça laisse une petite appréhension pour le reste de la saison. Un sentiment qui dure les deux premiers épisodes et qui s'en va très vite. Pas que les deux épisodes soient mauvais ou inintéressants, mais l'attente était autre et du coup j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans sur le moment. Cependant avec le recul, je comprends le choix et tout l'intérêt de ces premiers épisodes au rythme lent pour poser le contexte et les enjeux de cette deuxième saison. 
Quoi qu'il en soit tout au long de cette deuxième saison la série nous embarque avec panache et brio dans son histoire toujours aussi exaltante, intéressante et prenante au possible. Westworld continue à faire réfléchir son spectateur tant à la fois sur son scénario, mais aussi les idéologies de ces spectateurs. Les épisodes excellents s'enchaînent et la fin de saison d'une certaine manière arrive bien trop vite.

Le cœur de Westworld reste ses thématiques autour de l'intelligence artificielle, de la vie et de l'humanité. En cela la série réussit toujours à viser très juste et à distiller tous ces thèmes avec justesse et équilibre entre les différents épisodes. Jamais la série ne tombe dans le cliché pur et dur, même si elle aborde certaines thématiques qui ont déjà été traité un certain nombre de fois dans la science-fiction ou les dystopies. Ce qui indéniablement n'en fait pas une série pour tout le monde, c'est très verbal et demande beaucoup de réflexion. Au-delà des images Westworld c'est un peu une réunion philosophique où on présenterait une idée et quelle pourrait être ses conséquences. Alors oui ce n'est indéniablement pas la série que vous allez regarder en déconnectant le cerveau, comme le dit l'expression. Dans la réflexion et la narration de Westworld, il faut que je note un point positif, mais assez subjectif. Westworld propose l'affrontement de différents points de vue idéologique sur ses thématiques, mais sans jamais prendre le parti de faire d'un des camps un antagoniste pur et dur. C'est appréciable pour le spectateur comme moi qui a une pensée sur le sujet qu'on assimile en général au méchant de base de voir qu'on montre aussi les "bons" côtés de cette pensée (Dolores et Ford).

En terme de narration, c'est globalement trois arcs narratifs qui nous sont proposés dans cette saison : Dolores, Bernard et Maeve. 
Il y en a deux qui marquent plus particulièrement et ce sont ceux de Dolores et Bernard. C'est vraiment l'affrontement à distance de deux visions et les arcs sont entourés de beaucoup de mystères, d'interrogations et de rebondissements. Mention spécial aux derniers épisodes qui tiennent vraiment en haleine et on ne peut s'empêcher de les enchaîner. 
L'arc de Maeve est lui plus calme et unidirectionnel, mais cela ne va pas dire qu'il est mauvais. On est jamais déçu ou pressé de voir finir son segment, mais c'est celui qui réserve le moins de surprise. Élément qu'il compense largement par le fait que cet arc va nous faire voyager et nous offrir deux épisodes et demi de toute beauté. Ce sont les passages dans le thème du Japon féodal et l'épisode Kiksuya autour des amérindiens. Deux épisodes qui nous plonge dans une immersion totale dans deux univers différents, cela tient beaucoup à la réalisation (on y reviendra), mais aussi au fait que les acteurs parlent vraiment japonais et amérindien. Honnêtement il n'y a pas à dire, mais entendre la langue de la région ça joue beaucoup dans l'impression de vraisemblance. Que dire devant l'immersion complète du Japon féodal que nous offre les épisodes autour de cet univers et surtout comment réussir à ne pas lâcher une ou deux larmes devant l'épisode Kiksuya qui est d'une beauté simple, mais efficace.

Le final et la scène post-générique promettent des choses extrêmement intéressantes pour l'avenir de la série et ne peut que donner envie de voir la suite. 
Pour en terminer sur l'aspect narration, le petit élément négatif qu'on pourrait mettre en avant pour chipoter c'est que cette saison rejoue la carte des timeline emmêlées, mais qu'on n'arrive jamais à la surprise et l'impact de la saison 1.  
 

Bande-annonce de la saison 2 de Westworld !

Au niveau des acteurs, on retrouve grandement le casting de la première saison et qu'est-ce que vous voulez que je vous dise si ce n'est qu'ils sont tous excellents dans leur rôle respectif. Je donnerai juste quelques petites mentions spéciales à certains qui m'ont bluffé par leur jeu. Ce sont notamment Evan Rachel Wood (Dolores) et Jeffrey Wright (Bernard) qui ont des rôles qui pourraient être insipides ou monolithiques avec d'autres acteurs. Mais leur jeu est tellement bien calibré qu'ils arrivent à rendre beaucoup d'émotions grâce à des micro-expressions auxquels il faut vraiment prêter attention. Ed Harris (L'homme en noir) est tellement charismatique et enchanteur dans sa prestation. Le tout bien servi par une évolution et un parcours captivant du personnage. Enfin Anthony Hopkins est présent pour quelques scènes et qu'est-ce que cet acteur est parfait. A chaque fois qu'il est à l'écran il éclipse tout le monde et son jeu est parfait. 
Mais il faut aussi rendre hommage aux acteurs japonais, Rinko Kikuchi (Akane), Hiroyuki Sanada (Musashi) et Kiki Sukezane (Sakura), qui ont fait une excellente prestation. Il faut aussi mentionner Zahn McClarnon (Akecheta) et Julia Jones (Kohana) qui offre une prestation de toute beauté dans l'épisode Kiksuya.
Bien entendu si je ne les cite pas les autres acteurs tels que Thandie Newton (Maeve) et Ben Barnes (Logan) ont contribué à la réussite de cette saison. 

Enfin la direction artistique de cette saison est de toute beauté. Chacun des épisodes est d'une beauté et d'un raffinement extraordinaire. Cette saison 2 enterre largement pas mal d'autres séries à ce niveau. Et les lumières du dernier épisode sont justes sublimes. Une forme qui sublime le fond. 
Musicalement c'est toujours de la très bonne qualité et c'est encore un plaisir pour les oreilles d'écouter la soundtrack de la série. 

Une saison 2 qui offre une immersion dans le Japon féodal à travers deux épisodes sublimes !

En conclusion, Westworld saison 2 frôle la perfection. Un scénario toujours aussi fourni et réfléchi. Le show a le mérite de mettre à contribution la réflexion de son spectateur et de le rendre actif face à ce qu'il regarde et de se questionner. Trois arcs narratifs ponctuent la saison et offre son lot de rebondissements et de mystères. Le tout entrecoupé d'épisode de toute beauté tels ceux dans le parc au thème du Japon ou l'épisode Kiksuya. Une histoire sublimée par des acteurs parfaits dans leur rôle respectif et offrent des interprétations de grandes qualités. Enfin, la série se démarque aussi par une réalisation et une direction artistique sublime. 

Ma note : Excellent !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux