Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog où je vous donne mon avis sur des films, des séries, des livres et des jeux vidéo. N'hésitez pas à réagir et à partager votre opinion dans le respect de tous bien sûr.

Terminator : Dark Fate de Tim Miller : A quoi sert le film ?

De nos jours à Mexico. Dani Ramos, 21 ans, travaille sur une chaîne de montage dans une usine automobile. Celle-ci voit sa vie bouleversée quand elle se retrouve soudainement confrontée à 2 inconnus : d’un côté Gabriel, une machine Terminator des plus évoluées, indestructible et protéiforme, un « Rev-9 », venue du futur pour la tuer ; de l’autre Grace, un super-soldat génétiquement augmenté, envoyée pour la protéger. Embarquées dans une haletante course-poursuite à travers la ville, Dani et Grace ne doivent leur salut qu’à l’intervention de la redoutable Sarah Connor, qui, avec l’aide d’une source mystérieuse, traque les Terminators depuis des décennies. Déterminées à rejoindre cet allié inconnu au Texas, elles se mettent en route, mais le Terminator Rev-9 les poursuit sans relâche, de même que la police, les drones et les patrouilles frontalières… L’enjeu est d’autant plus grand que sauver Dani, c’est sauver l’avenir de l’humanité.

Date de sortie : 2019
Actrices et acteurs : Linda Hamilton, Arnold Schwarzenegger, Mackenzie Davis, Natalia Reyes, Gabriel Luna
Scénario : David S. Goyer, Billy Ray, Justin Rhodes
Musique : Junkie XL
Durée du film : 128 minutes
Budget : 185 millions de dollars
Nationalité : Etats-Unis

Affiche de Terminator Dark Fate dans la veine de tous les blockbusters des cinq dernières années.

Affiche de Terminator Dark Fate dans la veine de tous les blockbusters des cinq dernières années.

Sixième opus de la licence Terminator, il est tout à fait légitime de se poser la question qui sert de titre à cette critique. Qu'apporte Dark Fate à la licence ? Après un Terminator Genisys horrible qui essayait de rabattre les cartes dans une histoire sans aucun sens et d'une idiotie sans nom, que propose donc ce nouveau film.

Rebooté pour quoi faire ?

Terminator : Dark Fate est donc la deuxième tentative de reboot, mais pas complètement de la la licence et encore une fois c'est une idée stupide, la même que pour Genisys. Pourquoi rebooté une licence qui se tient dans ses thématiques sur 4 films et qui laisse encore largement la place à l'arrivée de nouveaux personnages et thématiques. Qu'on aime ou pas le troisième et le quatrième opus, c'est subjectif et personnellement je les aime bien malgré leurs défauts, néanmoins ils ne trahissent jamais la licence en elle-même. Le troisième achève la thématique du "on ne peut pas changer le passé, ni son destin" qui nous amène jusqu'au moment du Jugement Dernier. Le quatrième lui nous dévoile enfin la période de la guerre contre Skynet et derrière sa tonne d'actions fait apparaître et pouvait lancer la licence sur la thématique du transhumanisme, sur ce qui fait l'humain.
Oublions tout cela avec Dark Fate puisque ce dernier fait disparaître le troisième et quatrième film, ainsi que Genisys (mais ça on ne va pas s'en plaindre). Et même s'il conserve le deuxième, les cinq premières minutes du film font qu'il n'a servi à rien puisque John Connor est tué dans ce qui est l'immédiate suite à ce dernier. On apprend par ailleurs que Skynet a envoyé un deuxième Terminator lors du deuxième opus, un T-800 (pourquoi pas un deuxième T-1000 vu qu'ils sont plus évolués) et c'est lui qui tue John Connor. Quitte à mettre des révélations idiotes vingt ans plus tard, à ce moment là on peut se dire par exemple que Sauron avait un deuxième anneau et on relance un nouveau film avec les mêmes thématiques. Enfin bref, vous comprenez que le postulat de départ ne tient pas la route et c'est idiot d'éliminer John Connor surtout que finalement Dark Fate c'est presque une repompe totale du premier film, en piquant par-ci, par-là des idées au troisième et quatrième parce qu'ils ne sont pas si nuls que cela. 

Au final, Terminator : Dark Fate  ne raconte rien puisqu'on navigue entre des scènes d'actions pas forcément très folles, on est sur la même histoire où il faut sauver la nouvelle leadeuse de la résistance d'une machine envoyée du futur. Le petit changement c'est que ce n'est plus une mère qu'on vient sauver, mais la femme dans une thématique féministe. En tout cas le film essaye et ne réussit pas du tout à le faire, déjà parce que les dialogues sont si mal écrit et avec aucune subtilité. Ce qui fait que quand il se rend compte que son message n'est pas forcément visible, il se retrouve à le crier et à hurler son dégoût pour les deux premiers films. Ce qui est d'un côté un peu étrange parce que justement les deux premiers films ont fait de Sarah Connor une icône de femme forte aux côté d'Ellen Ripley, donc bon c'est qu'il ne faisait pas forcément de mauvaises choses. Certes il y a un prisme de la maternité qui est présent, mais finalement les films étaient suffisamment intelligents pour qu'on s'intéresse à Sarah et non uniquement à son fils. Elle se battait et agissait, à un tel point qu'elle a même eu le droit à une série pour elle toute seule, à une époque où ça ne courrait pas les rues et surtout dans ce genre de registre. Est-ce que cela veut dire que les scénaristes ont rien compris aux deux premiers films et à leur impact dans la société ? Oui, totalement tout comme ils ont rien compris à la licence de manière générale, ni même aux thématiques féministes. Parce que bon mettre une femme augmentée qui peut lutter à armes égales avec un Terminator, bon déjà merci la repompe du quatre, ça ne fait pas tout. Oui mettre une femme qui se bat c'est bien, mais il faut que le personnage soit intéressant et non une coquille vide et puis surtout qu'il porte ses thématiques. Ce que ne fait absolument pas Dani, qui globalement ne sert à rien, ni même Grace. Pour prendre un exemple de comparaison type blockbuster, prenons le cas de Captain Marvel, Carol (le personnage interprété par Brie Larson) est effectivement un personnage féminin qui frappe, très fort même, mais ce qui rend le film féministe c'est qu'on ne cesse de renvoyer Carol à l'image qu'elle devrait être : féminine, souriante, soumise, objet de désir et c'est parce qu'elle s'en extrait et qu'elle en a conscience que le film porte un message. C'est également cela qu'on retrouve, certes un peu moins fort, présent tout de même dans les deux premiers Terminator. Les protagonistes renvoient Sarah à sa fonction maternelle et couveuse, ce qu'elle refuse parce qu'elle veut être et est une guerrière et c'est ce qu'elle transmet. Donc là aussi c'est un message qui est réel et présent parce qu'elle s'extrait du rôle qu'on veut lui assigner. Il n'y a rien de tout cela dans Dark Fate

Donc Terminator Dark Fate n'a aucun propos neuf par rapport à la licence et n'arrive même pas à aborder ce qu'il présentait comme sa nouveauté, le féminisme, de manière correcte et satisfaisante. Le film ne raconte donc rien et ne sert donc à rien. 

Personnages malmenés et action soporifique

Si Dark Fate ne raconte rien est-ce qu'il peut être tout de même un divertissement un peu sympathique ? La réponse est non. Le film fait l'effort de proposer de nouveaux paysages et décors pour la licence, en tout cas par moment, puisqu'on se situe au Mexique. Malheureusement, tout cela n'est jamais très marquant et jamais bien utilisé pour finalement toujours retomber sur la portion de route ou le complexe industriel qui sont des décors très classique de la licence. Terminator : Renaissance avait plus d'originalité à ce niveau avec son décor post-apo. L'action qui s'y déroule n'est pas forcément des plus emballantes. La faute à deux problématiques. La première est sa trop grande volonté de rendre hommage à la licence et on se retrouve avec des scènes déjà vu. Qui même si elles sont bien faites ne marquent plus le spectateur qui y est habitué. Lorsque le film se permet de l'originalité, on se retrouve avec une action assez illisible et surcuté, notamment la scène dans l'avion qui est vraiment très compliqué à suivre. 

Les personnages ne rattrapent pas le tout et pire ils sont assez malmenés pour ceux qu'on connaissait déjà. Schwarzeneger (Expendables ; Predator) est réduit au rôle de comique, donc bon ça fait toujours mal de voir le T-800 caricaturé de la sorte. Effectivement dans le deuxième film, il apprenait à faire des blagues mais c'était le lien qui l'unissait avec John qui le déridait et c'était juste des petites touches par-ci, par-là. Là c'est la foire à la saucisse. Et puis bon je passe sur le fait que le T-800, une fois qu'il a accompli sa mission n'avait pas une indication de ce qu'il devait faire après et qu'il se retrouve à adopter une famille parce qu'il était en dépression sur le sens de la vie. Linda Hamilton (Haute Trahison ; Le pic de Dante) est un peu au-dessus du reste, mais en même temps ce n'est pas compliqué, mais bon son personnage est caricaturale au possible. Le nouveau duo composé de Natalia Reyes (Isa TK+ ; Dulce amor) dans le rôle de Dani et Mackenzie Davis (Blade Runner 2049 ; Halt and Catch Fire) dans le rôle de Grace est d'un inintérêt total. Dani ne sert à rien, vraiment, et passe finalement à être trimbalé à droite et à gauche comme un paquet de marchandise. Donc bon, il y a vraiment zéro attachement au personnage. Quand à Grace, elle est présente dans les scènes de baston et puis c'est tout. On a un petit flashback sur sa vie dans le monde post-apo qui j'imagine est censé nous créer de l'attachement avec le personnage, mais c'est loupé. Déjà parce qu'on en voit pas assez et de ce qu'on en comprend c'est juste une Kyle Resse féminine qui n'était vraiment pas le personnage le plus intéressant de la série, mis à part qu'il était le père de la personne qu'il admirait. Enfin la nouvelle menace le Rev-9 incarné par Gabriel Luna (Les Agents du SHIELD ; Last of Us) n'a juste aucun charisme donc bon c'est déjà compliqué. De plus la particularité de ce nouveau Terminator à savoir d'être deux en un n'est jamais vraiment utilisé à bon escient, ni de manière intéressante.

Tout de même signalons une qualité qui concerne les effets spéciaux. Pour le coup tout fonctionne très bien, et on ne retrouve pas les problématiques de qualité de ces dernières années dans les blockbusters à gros budget. Le film arrive tout de même à créer une sensation de destruction et d'explosion crédible. Quelques plans sont très sympathiques, notamment celui de la mer et du crâne qui se dévoile à travers une vague, mais ils sont rares. La plus grande prouesse est le rajeunissement numérique de Linda Hamilton ainsi que la face swap de l'acteur qui incarne John Connor enfant lors de l'introduction du film. Pour le coup c'est vraiment bluffant et on a vraiment l'impression d'avoir des rush de l'époque qui sont exploités et non quelque chose filmé en 2018-2019. 

Bande-annonce de Terminator : Dark Fate !

En conclusion, Terminator Dark Fate est un deuxième échec à la suite pour la licence Terminator. Un peu moins horrible que Genisys (en même temps ce n'est pas compliqué), le film est tout de même un horrible moment à passer. Encore une fois, on a une tentative de reboot qui fait n'importe quoi avec la licence et ses thématiques. La thématique féministe est totalement loupé. L'action est soit convenue, soit mal foutue. Les nouveaux personnages ont le charisme et l'intérêt d'une pierre et les nouveaux sont assez malmenés par l'écriture. Le film ne raconte rien, n'est pas un divertissement sympathique et il est juste à oublier et à enterrer.

Ma note : Mauvais !

Barème de notation : Excellent - Très Bien - Bien - Moyen - Mauvais - Honteux

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article